La Pelote

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Histoire de la pelote Basque

Le plus grand bouleversement de l'histoire de la pelote fut sans doute l'introduction du caoutchouc (1820/1850) en Europe pour la confection des pelotes. L'ampleur des rebonds étant plus grande qu'avant - les anciennes pelotes étaient faites de recoupes de drap, coton, laine, cuir -, le "jeu de blé" (contre le mur) triompha des jeux classiques (adversaires se faisant face et séparés par un filet ou une ligne au sol).Un deuxième bouleversement complémentaire du premier fut la découverte du gant d'osier -"chistera"- en 1857.La pelote est un jeu très ancien, que l'on retrouve dans de nombreuses civilisations. Déjà, les Grecs avaient codifié le jeu de pelote sous le nom de "sphéristique" qui rappelle la rondeur de la pelote. Les Mayas également, considéraient les tournois de pelote comme des cérémonies sacrées relatant la lutte entre le bien et le mal.

 
Plus tard, la colonisation romaine répandit ce jeu dans tout l'Occident, notamment en Gaule sous le nom de "pila" (paume).C'est au Pays Basque que ce jeu a subi les transformations et adaptations les plus radicales. Actuellement, le Pays Basque est le berceau incontesté de la pelote dans le monde.

Chronologie :

  • VIII siècle avant J.C : "l'Homme est comme une pelote dans la main de Dieu" (Isaïe).
  • Les Grecs jouent à la sphéristique, les Romains à la pila, les Gaulois d'Europe à la paume, les Basques à leur paume (bote-luzea, mahi-jokoa, laxua-largo).
  • 1740 : Introduction du latex en Europe.
  • 1789/1793 : Disparition de la paume à Paris à cause de la Révolution.
  • 1820 : Vulcanisation du latex, transformé en caoutchouc.
  • 1830 : Apogée du jeu de "largo" ou "laxua" (gant de cuir court et plat).
  • 1820/1850 : Introduction du caoutchouc dans la confection des pelotes. Les Basques continuent à jouer à la paume qu'ils "basquisent" petit à petit, par des transformations successives.
  • 1850 : Le meunier de Mauléon utilise pour la première fois un gant de cuir plus long.
  • 1850/1870 : Les Basques abandonnent peu à peu les jeux rappelant la paume pour jouer de plus en plus contre les murs.
  • 1857 : Découverte du gant d'osier à St Pée sur Nivelle.
  • 1860 : Apparition du Xare.
  • 1862 : Première apparition officielle du gant d'osier à Espelette.
  • 1884 : Départ à Buenos-Aires de Chiquito de Eibar qui fait connaître le chistera d'osier et instaure le professionnalisme.
  • 1887 : Première "entorse" grave à l'esprit du jeu, par Samperio à Buenos-Aires.
  • 1888 : Deuxième "entorse" à l'esprit du jeu, plus grave : le joueur Gurutxaga joue avec un chistera d'osier plus long, profond et recourbé, afin de soulager son épaule ankylosée, et joue essentiellement du revers.
  • 1888/1890 : Tous les joueurs adoptent ce chistera : le "Grand Chistera" est né.
  • 1892/1893 : Apogée du Grand Chistera et du Xare.
  • 1893/1902 : Abus de l'atxiki avec le nouveau chistera - que les puristes appellent "sucio" - avec lequel on frappe surtout du revers.
  • 1903 : Le joueur Juanito Moya fabrique un chistera plat, peu profond, en réaction contre le chistera "sucio" : le "remonte" est né.
  • 1910/1920 : Age d'or du remonte.
  • 1921 : Création de la Fédération de Pelote.
  • 1924 : La pelote Basque aux Jeux Olympiques de Paris.
  • 1929 : Création de la Fédération Internationale de pelote Basque.
  • 1952 : Premiers championnats du Monde de pelote Basque à Saint-Sébastien.
  • 1955 : Championnats du Monde à Montevideo.
  • 1958 : Championnats du Monde à Bayonne – Biarritz - Hossegor.
  • 1962 : Championnats du Monde à Pampelune.
  • 1966 : Championnats du Monde à Montevideo.
  • 1968 : La pelote Basque aux Jeux Olympiques de Mexico.
  • 1970 : Championnats du Monde à Saint-Sébastien.
  • 1974 : Championnats du Monde à Montevideo.
  • 1978 : Championnats du Monde à Bayonne- Biarritz- St Pierre d'Irube.
  • 1982 : Championnats du Monde à Mexico.
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La Pelote Basque : Le sport Roi.

 

 

  • La pelote est un sport d'une rare intensité, qui exige à la fois force, adresse et agilité. Ce sport, vraisemblablement importé depuis des siècles, est si fortement enraciné au Pays Basque, qu'il porte désormais le nom de : pelote Basque.
  • L'engouement est tel que l'histoire a vu se dérouler des enjeux et paris colossaux dans les trinquets des deux côtés des Pyrénées.
    La pelote est au Pays Basque un art de vivre : chaque village possède son fronton contre lequel les plus grands (Atano III, Dongaïtz, Saint-Martin, Harambillet, etc ...), ont fait leurs premières armes.
  • La pelote Basque est divisée en 7 grandes spécialités :

1) Le Rebot.

Le rebot se joue en treize jeux comme le laxoa; mais alors que le laxoa a pratiquement disparu, le rebot se joue énormément au Pays Basque.
L'instrument utilisé pour ce jeu est le chistera.
Autrefois, au laxoa, la zone "d'arraia" (faute) s'étendait sur la totalité du terrain. Aujourd'hui, elle est réduite à une trentaine de mètres séparant la ligne où se trouve le butoir "pasamarra" et la ligne du "barne" à 5 mètres du mur.

Règles de jeu :
  • Au rebot, on bute à mains nues depuis le "pasamarra" et, au but, la pelote va ricocher contre le mur en frappant d'abord le mur ("paret"), ou d'abord le sol puis le mur ("errabote").Quand la pelote frappe l'intersection du mur et du sol, elle est "pik", s'écrase, roule et ne peut être relevée, ce qui occasionne un "arraia".
  • Le joueur qui reçoit n'a pas besoin de laisser ricocher la pelote contre le mur : il peut la prendre de volée. Toute pelote refilée qui sort directement des limites latérales est faute.
Le but, pour lequel le ricochet de la pelote au mur est obligatoire avantage les bons buteurs et donne aux "refileurs", ceux qui jouent "paret" en particulier, l'occasion de faire preuve de toute leur souplesse.
  • Si la pelote franchit la ligne du butoir de volée ou après avoir roulé c'est le point. Toutes les autres pelotes occasionnent des chasses ("arraia") qui font que les équipes changent de camp à 40 ou immédiatement quand il y a 2 "arraia" car on compte par jeux (avec "quintze", "trenta", "kuarenta" ou "kuante" et "jokoa -jeu-), comme au tennis, avec la simple différence que lorsqu'il y a égalité à 40 on revient à 30 afin que l'écart de deux points subsiste pour gagner le jeu.
  • "L'arraia" est une pénalisation : toute faute commise à l'intérieur de la zone en question, toute pelote franchissant les limites latérales après avoir fait un bond dans l'aire de jeu et n'étant pas reprise, donne lieu à un arraia et par la suite à un changement de camp. Le camp du but regagne le camp du refil moins vaste, donc plus facile à défendre, à 40 ou bien immédiatement quand il y a 2 "arraia" à l'intérieur d'un même jeu.
  • Chaque camp a successivement le bénéfice de l'attaque.

2) Le Pasaka. 

Règles de jeu :

  • Le filet central, de 1,2 mètres de haut, se retrouve dans l'actuel jeu de pasaka, jeu direct qui se joue avec des gants de cuir entre des équipes de deux joueurs, un refileur et un cordier.
  • On joue aussi en treize jeux comme au laxoa et au rebot, mais les pelotes sont plus volumineuses et le gant plus large et plus court. Il n'est nul besoin d'avoir un gant long, l'aire de jeu étant délimitée par quatre murs.
  • Le pasaka est véritablement un jeu d'adresse, car on peut faire caramboler la pelote sur les murs, atteindre le filet qui borde le côté gauche et le fond du trinquet, atteindre le "xilo" (trou) ou le pan coupé qui se trouve sur le mur de face.

L'adresse l'emporte sur la force. Ce jeu semblait tomber en désuétude et le voilà qui reprend de la vigueur grâce à un certain nombre de joueurs qui s'y intéressent.

3) La main nue. 

La main nue est la discipline de base de la pelote Basque puisqu'elle est la plus ancienne et la plus noble.
Elle peut se jouer en place libre dans les parties à deux contre deux en 30 points, en fronton mur à gauche court en 22 points (tête-à-tête ou deux contre deux), et en trinquet (tête-à-tête ou deux contre deux) en des parties en 50 points.

 

Règles de jeu :

 

  • En place libre : Un seul rebond est autorisé. L'engagement se fait en faisant rebondir la balle une fois à terre puis en la reprenant et en l'envoyant directement sur le mur. A partir de cet instant, chaque joueur peut envoyer la balle n'importe où sur le mur excepté au-dessous d'une barre de métal collée au mur et située à une certaine distance du sol, et en respectant l'aire de jeu matérialisée par des traçages au sol.
  • En trinquet : Un seul rebond est autorisé. L'engagement se fait en faisant rebondir la balle une fois à terre puis en la reprenant et en l'envoyant directement sur le mur de face. Néanmoins, il faut que la pelote retombe entre deux lignes rouges placées au sol.
    A partir de cet instant, chaque joueur doit impérativement, lorsqu'il frappe, toucher au moins une fois le mur de face (la pelote peut toucher le mur de face après avoir touché un des murs latéraux par exemple).
    Les joueurs peuvent ainsi "jouer" sur les 4 murs mais également sur le "pan coupé" (mur incliné) et sur le "xilo" (trou situé à la base droite du mur de face).
    Si, au cours de l'échange, la pelote pénètre dans le filet situé à gauche du terrain, le point est gagné par celui qui a réussi ce coup.
  • En mur à gauche :Un seul rebond est autorisé. L'engagement se fait en faisant rebondir la balle une fois à terre puis en la reprenant et en l'envoyant directement sur le mur de face. Néanmoins, il faut que la pelote retombe entre les deux lignes "pasa" et "falta" placées au sol.
    A partir de cet instant, chaque joueur peut envoyer la balle n'importe où sur le mur excepté au-dessous d'une barre de métal collée au mur et située à une certaine distance du sol, et en respectant l'aire de jeu matérialisée par des traçages au sol.

Les joueurs peuvent là aussi atteindre indirectement le mur de face en touchant d'abord le mur de gauche.

4) Le Xare. 
 
  • Le Xare est une raquette cordée formant une légère poche, dénommée aussi raquette Argentine parce que les Argentins dominent cette spécialité qui se joue dans des trinquets ne possédant pas de filet de fond.
  • Les règles du jeu sont assez simples : un seul rebond est autorisé; le joueur qui frappe doit atteindre le mur de face (directement ou non); l'aire de jeu est délimitée par les quatre murs (qui font partie du jeu).
 
Le chistera se joue le plus souvent sur un "fronton", place libre de 100 m de long, 16 à 18 de large en vogue au Pays Basque.
  • Le petit chistera est utilisé pour le "joko-garbi"(jeu propre) ou "limpio", car la pelote n'est pas gardée dans le gant, dans des parties en 50 points sur des places libres, et 45 points en mur à gauche.
Les parties en place libre se jouent à trois contre trois, contre deux contre deux en mur à gauche.
  • Le même genre de chistera plus solide, en rotin, permet de jouer au "Remonte" en faisant glisser la pelote le long du gant ("xirrixt").Cette variété se pratique dans les "jaï-alaï" et les parties sont en 35 points.
  • Le grand chistera, plus long, à la courbure accentuée, né vers les années 1890, s'il augmente la puissance du joueur, l'oblige à garder la pelote dans le gant et à faire "atxiki".

Les parties se jouent à trois contre trois dans les places libres et durent 45 points, 35 seulement dans la variété dite "cesta-punta" où les joueurs (à deux contre deux) opèrent dans des "jaï-alaï".

6) La Paleta cuir. 
 
  • Au Pays Basque, on joue également à "pala larga", instrument de bois qui pèse 850 grammes environ, à "pala corta" d'un poids de 600 à 700 grammes, aussi bien sur les places libres que sur les frontons mur à gauche long et court; les "paletas" pour pelotes cuir sont utilisées en fronton mur à gauche court et en trinquet.
  • Ce sport est aussi spectaculaire que la cesta-punta : la pelote, très dure, atteint des vitesses élevées et les avants sont souvent obligés de porter des casques en cas de choc.
7) La Paleta gomme. 
 
  • Les "palas anchas" sont utilisées pour la pelote gomme essentiellement en trinquet. Les règles de jeu ne sont pas très éloignées de celles de la main nue en trinquet : les parties se jouent le plus souvent à deux contre deux et à chaque frappe, le joueur doit (directement ou non) toucher le mur de face.
  • L'aire de jeu est délimitée par les quatre murs et un seul rebond est autorisé.
  • Ce type de jeu est actuellement très pratiqué au Pays Basque puisque c'est la plus accessible des 7 spécialités de la pelote Basque du point de vue technique.
Certaines de ces spécialités se subdivisent :
- Le Chistera en joko-garbi, grand chistera, remonte et cesta-punta.
- La Pala cuir en pala larga, pala corta, grosse pala et paleta.
- La Paleta gomme en paleta gomme espagnole et paleta gomme argentine ("baline").

Les instruments utilisés ... 

Ces jeux, si différents les uns des autres, se jouent sur 3 frontons très différents eux aussi :
- La place libre.
- Le trinquet.
- Le fronton "mur à gauche" avec le fronton court (35 à 38 mètres de long), et le fronton long (55 à 60 mètres de long) ou "jaï-alaï" où se jouent les fameuses parties de cesta-punta.

Les différentes spécialités se jouent sur les frontons suivants :
- Trinquet : Main nue, pasaka, paleta cuir, paleta gomme espagnole, paleta gomme argentine, Xare.
- Place libre : Main nue, rebot, joko-garbi, grand chistera, grosse pala, paleta cuir, paleta gomme espagnole.
- Fronton mur à gauche :
 1° ) 35 mètres (court): Main nue, pala corta, paleta cuir, paleta gomme argentine, paleta gomme espagnole, joko-garbi, frontenis.

2° ) 55 mètres (long): Cesta-punta, remonte, pala larga.

 
 
Histoire de la pelote Basque